Slimane Azem

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« Slimane Azem, une légende de l’exil » en DVD

Le documentaire de Rachid Mérabet intitulé « Slimane Azem, une légende de l’exil » est sorti dans les bacs en DVD chez les éditions Collection patrimoine .

Pendant une durée de 52 minutes la vie de Da Slimane est retracée par le réalisateur qui a consacré beaucoup de temps et d’énergie pour ce projet.

Les plus grandes dates des événements qui ont parqué la vie du chanteur depuis ses premières années de l’exil, son succès en France et en Algérie, son engagement pour son pays et pour la langue berbère, ont été évoquées par le réalisateur qui s’est appuyé principalement sur les témoignages des deux frères du chanteur Ali et Boudjemaa Azem ainsi que Ali sayad( sociologue) Tawfik Farès (réalisateur), Meziane Belaïdi ( son ami et cameraman), les frères Amokrane du groupe Zebda, Akli D, Ramdane Amazigh ( académie berbère) et Mohand Anemiche son producteur.

Poète du peuple, jaloux de sa liberté Slimane Azem(1918-1983) n’a jamais admis d’autres guides que sa conscience. Avec sa belle poésie et ses belles mélodies, il a incarné pendant longtemps cet univers tout particulier que forme la communauté kabyle en France. Avec son sens de la poésie et celui de la note juste, il reste jusqu’aujourd’hui celui qui a le mieux senti et le mieux exprimé les angoisses de cette communauté face aux bouleversements qu’elle s’est vue forcée de subir et qu’elle continue à subir au demeurant.

Dans le film, des images archives inédites ont été sorties du terroir et montrées pour la première fois dans ce film telles celles filmées dans la maison de Da Slimane et sa ferme à Moisec en compagnie de sa femme. Ali Sayad intervenait pour montrer le déchirement de Slimane Azem qui a subit un exil forcé et son impact sur le reste de sa vie et surtout sur le credo de sa chanson axée principalement sur les thèmes de l’exil, l’injustice et l’identité berbère. Le sociologue parle également de cette période où beaucoup de kabyles se sont exilés pour chercher du travail en France laissant leur femmes et familles. Slimane Azem dit-il a chanté ce déchirement osant faire parler la femme qui attend désespérément le retour de son mari parti depuis des années, avec la chanson « atas aysebregh » (je t’ai trop attendu) premier duo kabyle mixte avec bahia farah.

Ramdane Amazigh (membre de première heure de l’académie berbère, disparu dernièrement) témoignait de la disponibilité de Slimane Azem quand l’académie lui faisait appel pour des galas de soutien.

Le cameraman Meziane Belaïdi, ami intime du chantre, parlait du premier Gala de Da Slimane à Paris à la mutualité et la tentative de sabotage de cet événement important. Il a également conversé de la rumeur et de l’intox dont il a été victime entre autre la bruit qui courait sur sa mort prématurée et la réponse de l’artiste à ses affabulateurs avec la chanson « Radio trottoir ».Le premier passage de Slimane Azem à la radio Mosaïque en 1977 est remémoré par Tawfik Fares qui l’invitait sur son plateau. Le réalisateur disait toute son admiration envers l’artiste kabyle, la douceur du personnage, sa tristesse, sa nostalgie profonde et sa sensibilité.

Des chansons phare du chantre telles que « l’Algérie mon beau pays », « dites moi mes amis » et surtout « la résidence » ont été récapitulées durant le film avec le commentaire des frères Amokrane de zebda qui reconnaissent en le poète les qualités incontestables comme étant un savant éclairé qui décrit bien les maux de sa société avec des chansons qui leur ont appris dans leur jeunesse que l’exil est une concentration de nostalgie. Le chanteur Akli D a conclu avec les témoignages en parlant d’un point fort de Slimane Azem qui est la chanson de proximité ; On se produisant dans les cafés Slimane Azem était toujours proche de son public qu’il adore et qui le lui rend bien gagnant l’estime et le respect de tous.

Ce film, riche en témoignage, même s’il vient 24 ans après sa mort, est bien illustré, c’est un énième hommage au chantre de l’exil Slimane Azem, il apporte des éléments nouveaux dans l’intellection de sa biographie, sa vie et son ?uvre, ses succès et reconnaissances internationales, mais ne nous fait pas oublier son triste sort celui d’un homme accusé à tord et repoussé de son pays natal qu’il aimait jusqu’à sa mort. DD

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