Interview du Film Délice Paloma

Le Film « Délice Paloma »

Article du 26 juillet 2007 à 20H30 pour le Film Délice Paloma de Nadir Moknèche et Biyouna.
« Ne me jugez pas trop, après tout Madame Aldjeria est une bienfaitrice nationale, et pour ceux qui ont besoin de moi pour quelconque problème, je distribue des cartes de visite à la fin du film», a déclaré avec humour la comédienne Biyouna ce jeudi 26 juillet au cinéma des cinéastes à Paris et ce, quelques minutes avant la projection du film franco-algérien intitulé Délice Paloma de Nadir Moknèche.
Tout a une fin, dit-on.

La comédie de la déchéance et du désarroi que vit l’Algérie depuis plus de quinze années a une fin, elle aussi. Ceci étant le message que le scénariste et réalisateur Nadir Moknèche a, certes, voulu cette fois-ci nous transmettre à travers ce troisième long métrage tourné dans les quartiers populaires d’Alger.

A la fin du film, on distingue dans l’obscurité d’une nuit qui s’achève, Madame Aldjéria, proxénète qui sombre dans l’alcoolisme, quitter dès l’aube son bar d’antan, et part à pied le long d’une rue en portant dans ces bras ses quelques bières restantes, et on voit venir à cet instant sur son chemin une jeune bergère conduisant son troupeau de moutons.
Une belle note d’espoir que nous livre l’auteur de ce long métrage de 02h15mn pour une Algérie symbolisée à la fin de cette histoire tragi-comique par cette jeune bergère qui entame sa journée à l’aube au moment où le désarroi et la déchéance d’un système social que représente le personnage principal de Mme Aldjéria arrive à sa fin.

Lorsque le génie du jeune cinéaste Moknèche s’allie avec le talent de la représentation artistique Biyouna c’est certes pour nous faire rire pendant quelques heures mais surtout pour ramener, tout en restant lucide et sobre, à constater le désarroi et les défaillances d’un système social déchu qui a marqué l’Algérie après les dix années de terrorisme. Délice Paloma est l’histoire d’une femme, Madame Aldjéria, proxénète vivant dans un quartier populaire d’Alger, qui ne recule devant rien pour survivre dans une Algérie qui vient de tourner la page avec les dix années de terrorisme.

L’on constate que tous les personnages représentés dans ce film sont négatifs ; corrompus ou déchus. Le seul personnage positif qui est la s?ur de Madame Aldjéria, est « malheureusement » muette ! Elle se veut certainement le symbole de la morale – ou de la mémoire pourquoi pas ? puisqu’elle a été témoin de tout ce qui se passe à Mme Aldjéria- dans cette triste réalité du vécu social mais porteuse d’espoir.

Ce jeudi, à la salle de cinéma les cinéaste de la Place de Clichy à Paris, la projection de ce film, qui a drainé bon nombres de spectateurs avides de productions algériennes, a été suivi d’un débat animé par Moknèche au côté de Biyouna.

Le public s’est montré réceptif à toutes les actions, les belles images du littoral algérois, et à la musique du film. Certains ont certes regretté l’absence des scènes de danses, d’autres réclament plus de bisous « illégitimes », mais, à la fin du débat qui a suivi le film, ils étaient unanimes à applaudir, sous les youyous des femmes ou hommes peut-être, quand il a fallu féliciter tout ceux qui ont contribué à sa réussite. « J’ai tenu à ce qu’il n’y ait aucune scène de sexe, c’était ma condition ! », ironise Biyouna en s’adressant au spectateur. Elle tient à nous indiquer à la fin du film que « j’ai donné de mon mieux dans ce film, ce n’était pas facile du tout ! ».

Pour N. Moknèche, qui s’est discerné un grand satisfecit quand aux efforts fournis par toute l’équipe de production et de réalisation, « ce film représentait la fin de sa trilogie après la sortie en 2000 du Harem de Madame Osmane et Viva Aldjéria en 2004 dont le rôle principal a été interprété par Biyouna. Un film qui nous fait rire et pleurer en même tant.

L’humour sarcastique du scénariste interprété par la comédienne qui connaît ces dernières années une ascension fulgurante ne nous laisse pas indifférent. Je le conseille à tout ceux qui sont amoureux des ?uvres cinématographiques de ce talentueux duo Moknèche-Biyouna.

Article Meriem News du 26 juillet 2007 à 20H30 pour le Film « Délice Paloma » de Nadir Moknèche et Biyouna.
Sabrina Bouras

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