La Fêtes des Cerises
La fête des cerises plus qu’un rituel, une tradition
Avant de raconter l’histoire de la fête des cerises, il faut d’abord parler de l’implantation du fruit dans la région qui était connue auparavant pour ses oliviers et surtout ses vignes de qualité.
JADIS, la fête des cerises était un grand rituel dans lequel la population de Larbaa Nath Irathen ( haute kabylie) se plongeait à partir de mi-juin jusqu’à la fin juillet où les manifestations culturelles et sportives se mélangeaient à la concurrence économique pour la vente de ce fruit précieux dont la région des Ath Irathen en a tiré une grande renommée.
Malheureusement cette fête, qui produisait une grande ambiance au sein de la population locale, s’est éclipsée au début des années 1980, et ce, pour des raisons multiples dont on peut situer facilement une volonté politique de briser toute une manifestation culturelle qui a joué un rôle très important dans la prise de conscience populaire, sous prétexte qu’elle est héritée du colonialisme…
L’année passée, la commune de Larbaa Nath Irathen a pris une louable initiative ; Réhabiliter cette fête ! c’est un grand défit à relever d’autant plus que l’arboriculture dont on a tant venté les mérites il fut un temps est en voie de disparition. Le défit est lancé aux associations locales, aux jeunes agriculteurs et tous les villages connus pour la production du fruit rouge. Grâce à la volonté animée par la nostalgie de la population excitée par l’idée de revivre cette manifestation socio-économique et culturelle la fête était concrétisée et devenu une grande réussite à en advenir un évènement national !!!
Histoire de la fête
Avant de raconter l’histoire de la fête des cerises, il faut d’abord parler de l’implantation du fruit dans la région qui était connue auparavant pour ses oliviers et surtout ses vignes de qualité.
C’est en 1918, croit-on, qu’un missionnaire catholique a ramené un cerisier arbuste pour le planter dans les alentours de la forteresse en guise d’une première expérience. L’opération réussie, d’autres cerisiers commencèrent à prendre la place des vignes.
C’est de là que la culture de cet arbre fruitier avait pris de l’ampleur à travers tous les vergers du fort puis de la région, autrement dans tous les villages de montagne de Kabylie… Petit à petit, les arboriculteurs de Fort National s’adaptèrent à la culture du cerisier ce qui leur procurait chaque année de bonne récolte une rente passablement bonne.
Il faut dire aussi que même le climat de la région est très favorable pour la croissance de l’arbre en question. L’histoire de la fête des cerises à Larbaa Nath Irathen serait liée à un événement douloureux pour l’occupant ; il s’agirait d’une fusillade perpétrée par un quelconque bandit d’honneur de la région contre un groupes de soldats français pour se venger des massacres commis par l’armée coloniale sur la population lors des manifestations du 8 Mai 1945.
En guise de commémoration, l’armée française leur avait bâtit une pierre, qui est toujours témoine mais puisque leur mort coïncidait avec la période de la récolte des cerises, les deux événements seront simultanément fêtés à partir de cette date.
Après l’indépendance, les citoyens de Larbaa continuaient à célébrer la fête chaque année jusqu’à ce qu’elle devient un festival national économique et culturel digne de nom, puisque beaucoup de commerçants viennent de toutes les régions du pays et beaucoup d’artistes animaient des soirées, chose qui créait un bon climat pour l’expression populaire qui trouvait un terrain favorable pour se propager au point de semer beaucoup de conscience politique.
Djillali DJERDI