Qui est Mouloud MAMMERI ?
Mouloud Mammeri (1917 – 1989)
Un homme, une oeuvre au service de son pays et de la langue amazighe
« La vie d’un écrivain importe peu finalement. C’est son œuvre qui est importante.
L’essentiel, c’est non l’événement, mais l’aventure intérieure ».
Mouloud Mammeri, 1972
Mouloud Mammeri est ne le 28 décembre 1917 àTaourirt Mimoun (At Yanni). A douze ans, il se rend chez son oncle à Rabat (Maroc) où il commence ses études secondaires. Il y restera pendant quatre ans, avant de rentrer à Alger en 1934, pour achever ses études secondaires au lycée Bugeaud. Il entame ses études supérieures à Paris au lycée Louis Le Grand avec l’intention d’y préparer le concours d’entrée à l’Ecole Normal Supérieure, projet avorté par la seconde Guerre mondiale.
Mobilisé en 1939 et libéré en octobre 1940, il s’inscrit à la Faculté de lettres d’Alger. Remobilisé après le débarquement américain, il participe aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne.
A la fin de la guerre, il prépare à Paris un concours de professorat de lettres et rentre en Algérie en septembre 1947. Il enseigne à Médéa puis à Ben Aknoun, et doit, sous la pression des événements, quitter Alger en 1957.
De 1957 à 1962, il reste au Maroc, avant de regagner l’Algérie au lendemain de l’indépendance. Mouloud Mammeri dirigea alors le Centre de Recherches anthropologiques préhistoriques et ethnographiques d’Alger (CRAPE) jusqu’à 1979, tout en donnant des cours à l’université d’Alger. Il eut également un passage éphémère à la tête de la première Union nationale des écrivains algériens qu’il abandonnera pour discordance de vue et de rôle de l’écrivain dans sa société.
Il fut maître de la chaire de berbère à l’Université d’Alger de 1962 à 1969 où certaines matières, telles l’ethnologie et l’anthropologie, jugées sciences coloniales par la tutelle durent disparaître des enseignements universitaires. Il anima alors bénévolement un cours de langue berbère jusqu’à 1973.
En 1982, il fondait à Paris le Centre d’études et de recherches Amazigh (CERAM) et la Revue Awal, comme il animait également un séminaire sur la langue et la littérature amazighes sous forme de conférences complémentaires au sein de l’école des Hautes études en sciences sociales (EHESS). Ce long itinéraire scientifique lui a permis de rassembler une somme d’éléments fondamentaux pour le développement de la langue et de la littérature amazighe.
Mouloud Mammeri trouva la mort dans un accident de la route, près de Ain Defla, le 25 février 1989 à son retour d’un colloque à Oujda (Maroc).
Mohammed Amrous