IDIR

« L’Ambassadeur de la Musique Kabyle »

Découvrez une Vidéo exclusive de IDIR, présent à la Nuit du Ramadan 2007, organisé par France 2 au Cabaret Sauvage. Avec l’accord de France 2, nous avons pu avoir un interview d’Idir dans les coulisses de cette soirée exceptionnelle!

Nouvel Album Grandiose! La France des Couleurs

ET le Reportage Exclusif Meriem News

CHANSON :
IDIR rencontre son public kabyle et lui dédie son nouvel album..

A la conférence d’IDIR et la vente-dédicace de son nouvel album intitulé « la France des couleurs ». Comme convenu le public était au rendez-vous et la salle était archi pleine d’admirateurs venus nombreux soutenir mais aussi découvrir cette nouvelle production de leur idole qui a eu l’amabilité et la patience de répondre aux nombreuses questions qui lui étaient posées durant toute l’après midi et qui ne s’axaient pas seulement sur le thème de l’album . Les nombreux participants ont bien profité de l’exclusivité qui leur était offerte, celle de rencontrer IDIR -une première fois pour la majorité- en lui posant des questions qui le faisaient remonter vers les débuts de sa carrière artistique jusqu’à présent. Entre autre la présence de Kamal Tarwiht, et Mohamed Saadi, directeur général de chaîne kabyle, comme animateurs du débat, on note aussi la venue du chanteur Amirouche, Younes Boudaoud et Ahcène Adjroud. A la fin des débats IDIR a eu droit à un vrai bain de foule ; il était entouré par ses fans qui réclamaient des autographes sur l’album qu’ils ont acheté à l’entrée de la salle. Le chanteur n’était pas pressé de partir ? il a pris tout son temps à satisfaire chacun avec ses quelques mots gravés sur le coffret de son CD et même à échanger quelques mots de sympathie avec ceux qui le voulaient. A la fin IDIR a bien voulu répondre à nos questions concernant sont nouveau thème traité dans ce nouvel album.

Qui est IDIR ?

IDIR, de son vrai nom Cheriet Hamid est parmi les premiers chanteurs algériens à avoir une renommée mondiale. Né en 1949 au village d’Ath Lahcène Aârche des Ath Yanni en haute kabylie, il est issu d’une famille modeste son père était berger. IDIR, nom qui veut dire en kabyle « il vivra » décide de faire des études en géologie à la faculté d’Alger mais le destin et surtout le hasard en fera de lui autre chose ?il devient auteur-compositeur et interprète.
C’est en 1973 qu’il démarre sa carrière artistique d’une manière, on ne peut plus, aléatoire ; Lors d’un enregistrement à la radio algérienne, il remplace une jeune chanteuse, absente, dans l’interprétation d’une chanson qu’il lui a composée, « arsedd ayidhes » (que le sommeil survient) et la voix d’IDIR naît et sa voie se trace avec devant lui un grand avenir. Le comble c’est que la chanson, qui est une berceuse kabyle, fait un grand succès et retentissaient sans arrêt sur les ondes de la chaîne II sans que les parents de Hamid, pourtant admirateurs du tube, ne sachent que c’est leur propre fils qui se fait appeler artistiquement IDIR !
Mais le succès d’IDIR ne s’arrête pas là, il va encore plus loin pour atteindre une dimension universelle quand deux années plus tard en 1975 il vient à Paris et signe un contrat avec Pathé marconi qui lui produit son premier album intitulé « Vava Inouva » et qui sera un tube planétaire et avec lequel il effectuera une tournée mondiale traversant soixante dix-sept pays différents. « Avava Inouva » (Mon papa à moi ) est une berceuse qui s’inspire d’un vieux conte kabyle, c’est irréfutablement la chanson kabyle la plus renommée dans le monde et c’est grâce à cette chanson que IDIR est devenu plus connu à l’échelle mondiale. Le tube sera traduit en quinze langues dont la version française a été interprétée par le duo David Jisse et Dominique Marge en 1976 et en arabe par El Ghazi.
En 1979 IDIR sort son deuxième album « ayarrache nnagh » (nos enfants) , sept ans plus tard, en 1986, « le petit village » avec une chorale enfantine. En 1993 il revient avec un autre tube « les chasseurs de lumière » qui parle des années de braise que vivait l’Algérie à l’époque. « Identités » sorti en 1999 est un album atypique ou sont rassemblés beaucoup de chanteurs et groupes connus mondialement autours du thème métissage et minorités ethniques, entre autre Maxime le forestier, Manu Chao, Dan Ar Braz, Gnaoua Diffusion , les Gibsi kings et Karen Mathelson. En 2003 le chanteur enregistre « Deux rives un rêve » puis un live « Entre scène et terre » en 2005, en suite il revient cette année avec « La France des couleurs » et dans lequel il chante avec beaucoup de jeunes artistes( une quarantaine) tels Noa, Sinik, Féfé De Saïnan, Supa Crew. Avec son style purement personnel et une association de différents instruments mais dont la base reste la flûte, son outil de prédilection qu’il maîtrise aussi bien que la guitare, IDIR chante et se bat depuis trente années pour sa culture mais aussi pour la culture et la chanson universelle. S’inscrivant dans le genre folk kabyle les chansons d’IDIR se classent dans un registre universel mais ne se démarquent aucunement du style authentique et spécifique. La carrière artistique d’IDIR est très riche de succès, de tournées et de spectacles il s’est produit une vingtaine de fois à la salle mythique de l’Olympia et le même nombre de fois au zénith sans compter les autres grandes salles françaises, européenne et à travers le monde.

L’ interview :

DD: -Azoul IDIR
IDIR: azoul
-« La France des couleurs », est-ce un nouveau thème?
-C’est plus qu’un thème, c’est un concept qui a plusieurs thèmes?
-Comment avez-vous eu cette idée de traiter de ce concept aussi sensible ?
-L’idée m’est venue en réfléchissant à donner une sorte de définition de la France actuelle qui n’est forcément pas la même que celle de l’empire, de la monarchie et du moyen âge car même si on remonte à l’histoire, la France avec toutes les déférentes transformations qu’elle a subies depuis l’époque gallo-romaine en plus des vagues d’immigrations et de colonisations, ne peut pas prétendre aujourd’hui d’être un pays pur et une identité française telle qu’elle existait avants des siècles. Et à travers cet album « la France des couleurs »je dis qu’on ne peut pas avoir une identité dans laquelle il y aura plusieurs diversités ! ce n’est pas possible. La réponse que je propose est : que chacun amène sa part dans le creusé de ce qu’ils appellent la France et dans tout ce mélange il y aura sûrement des choses positives à prendre que se soit de la part d’un kabyle ou d’un sénégalais et à partir du moment ou la France l’accepte tel qu’il est, ça deviendra une nouvelle identité qui changera sûrement à son tours avec le temps. L’identité est une perpétuelle dynamique.
-Justement « identités » était le titre de votre précédant album. Est-ce que ce nouveau est une suite ?
– Je dirais que c’est une conséquence. « Identités » c’était plus personnel, dans l’album il y avait des partages et contrairement à ce que pensent les gens ce n’est pas mes chansons qui étaient prévues au départ. On s’était convenu avec les artistes participants de choisir soit une des miennes soit une des leurs ou bien une nouvelle le hasard a fait que la plus part ont choisi mes chansons. Ça m’a d’autant plus fait plaisir que dans l’album « identités »chacun a ramené sa sensibilité pour rendre hommage à la culture kabyle. Et la conséquence de ça c’est qu’avec ce nouvel album « la France des couleurs » on a élargi le concept car on s’est rendu compte que fur et à mesure qu’on faisait les chansons l’idée devenait de plus en plus concrète, actuelle et touche directement le coté politique de la France.
-En optant pour la musique hip hop, rap et reggae quel message vouliez-vous transmettre au public ?
Je voulais transmettre surtout l’idée car aujourd’hui on ne peut pas parler des couleurs de la France, surtout les noirs, sans parler de ses représentants et surtout des musiques urbaines le Hip Hop, le Rap le R’nb qui s’expriment et protestent aujourd’hui d’une manière aussi claire et représentative et que je trouve comme couleur dominante quand même.
– Peut-on savoir dans quelles circonstances s’est fait la première rencontre avec ces jeunes chanteurs d’ou est venue l’idée de travailler ensemble ?
-Oui c’était à l’occasion d’un repas dans le cadre d’une rencontre avec la maison de disque, et ou on a commencé à envisager la possibilité de partager des titres avec des jeunes, au début on avait pensé au titre « générations » qui supposait jeunes avec quelqu’un de vieux comme moi?rire et après ça s’est élargi d’ou on est arrivé au concept France des couleurs toute en élargissant le champs musical, celui des idées et on proposait pratiquement un vrai tableau celui de la France actuelle.
Comment se sont faites les compositions musicales et textuelles, individuellement ou en groupe?
-Ça se fait ensemble en général car si vous voulez respecter le concept il faut laisser chacun apporter sa cote part à lui j’ai laissé chaque musicien et chanteur s’exprimer comme il a l’habitude de le faire et s’exprimer librement à partir du moment ou on a déterminé le sujet. C’est le cas de Sinik par exemple je sais qu’il est révolté il a parlé du déracinement et de la mal vie des jeunes dans la banlieue, avec Noa qui est israélienne chante : « est-ce qu’on peut vivre dans une France tout en étant différents et s’aimer malgré les religions multiples. Ce que j’ai cherché dans cet album c’est que chacun en s’exprimant autrement reflète à chaque fois cette France des couleurs.
-Peut-on envisager « la France des couleurs » dans vos prochaines tournées ?
C’est faisable mais pas avec tous les artistes-quarante deux en tout-en même temps car imaginez combien de temps et de moyens il faut. A la limite j’inviterai quelques un à chaque gala et éventuellement prendre une voix féminine pour qu’elle interprète sur scène les chanteuses qui ont joué dans l’album malheureusement techniquement on ne peut pas aller plus loin.
-Cet album aussi universel soit-il est aussi dédié à notre culture kabyle . Comment discernez-vous le lien ?
Vous savez si ce n’ai pour ma culture je ne trouve pas pourquoi faire ce travail car à la limite je ne suis pas français je suis algérien . Mais vous savez par rapport à ce que ça soit moi, kabyle, qui ai pu fédérer autant de gens aussi connus les uns que les autres et que c’est moi qui leur propose de parler de la France actuelle, celle des couleurs là ça m’arrange mieux car on démontre que notre culture et identité kabyle, faisant partie de ces couleurs, est à même de pouvoir fédérer et rassembler les autres aussi différents soient-ils. Si ce n’est cet objectif, je serais bien heureux de chanter que mes chansons et rester tranquille .
Djillali DJERDI

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