Ali Ait Abdellah, entre la Guerre Mondiale et la Guerre d’Algérie
Ali Ait Abdellah connu communément sous le nom de Ali Lqaid est un citoyen Algérien résidant dans la ville balnéaire de Tigzirt en Kabylie, à près de 120 km au nord Est de la capitale Alger. Il est né le 27 novembre 1919.
Du haut de ses 92 ans, Ali Ait Abdellah, nous invite à revisiter l’histoire d’un événement mondial qui a eu lieu il y a près de 70 ans. Il s’agit de la Seconde Guerre Mondiale.
Il est un ancien combattant et un invalide de cette guerre menée par la coalition contre les fascistes et les nazis. Il est un véritable combattant pour la liberté au niveau de toute la planète, que nos équipes ont décidé de mettre sous les lumières.
66 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale ce vieux combattant est toujours débout. Sa mémoire est si vive, et il se rappelle des moindres détails des faits vécus durant cette guerre, lorsqu’il a été mobilisé de force par l’armée française.
Ali Ait Abdellah, est une chaîne d’histoire de combattant qui remonte jusqu’à son père et son grand père. Ali Lqaid, qui veut dire le fils du Kaid est un surnom qu’on lui a attribué depuis son grand père. En effet ce dernier fait partie des Spahis et des Zouaves qui ont pris part aux campagnes de Crimes entre 1854 et 1956, la campagne d’Italie en 1859 et la Guerre Franco Prussienne entre 1870 et 1871.
Sans aucun entraînement ni autre préparatifs au départ, Ali Ait Abdellah a été mobilisé à l’instar des autres centaines de milliers d’Algérien mais aussi de Tunisiens de Marocains et de Sénégalais, pour affronter les forces nazis menés par Hitler et libérer la France et l’Europe. En 1940, la France a mobilisé plus de 110. 000 indigènes et 340.000 Nord Africains sur un total de 5.345.000 hommes sous les drapeaux. La mobilisation Nord-Africaine permet alors la constitution de 14 divisons : 7 divisions d’infanterie nord-africaine, 4 divisions d’infanterie d’Afrique et 3 brigades de spahis, composées aux 2/3 d’indigènes. Entre 1943 et 1945, la participation des troupes nord-africaines peut être estimée à 200.000 ou 250.000 hommes, dont 120.000 ou 150.000 pour la seule Algérie.
Au niveau des pertes, pour la seule campagne de France, on compte 5400 Nord-africains tués. Le nombre de blessés et de disparus musulmans reste à ce jour, inconnu.
Ali Ait Abdellah est un véritable rescapé de cette grande guerre. Nous l’avons approché, il a bien voulu répondre à notre question, nous livrer ses mémoires avec une extraordinaire lucidité et des souvenirs pleins de vivacité qui remonte de l’histoire d’une guerre mondiale qui a eu lieu il y a près de 70 ans.
De : Mohammed Amrous